Vendredi 13 Septembre, j’ai assisté à la cérémonie de remise des insignes de Chevalier de l’Ordre National du Mérite au Docteur Cécile MORVANT, praticien au centre hospitalier d’Aubenas, pour son action exemplaire dans la lutte contre les violences conjugales. Après un parcours universitaire studieux, Cécile MORVANT a consacré toute son énergie à ces femmes qui, sous les insultes et les coups, ont besoin d’une aide médicale et psychologique pour sortir de cette spirale infernale. Au quotidien, elle les a écoutées et accompagnées, jouant un rôle déterminant dans leur reconstruction.
Quelques jours auparavant, le Ministère des Droits des Femmes organisait un colloque intitulé « Violences faites aux femmes : soins aux victimes, prise en charge des auteurs », réunissant psychiatres, travailleurs sociaux et responsables associatifs. Avec un leitmotiv : « soigner les auteurs, c’est prendre soin des victimes ». À cette occasion, Najat VALAUD-BELKACEM a annoncé qu’un nouveau plan triennal de lutte contre les violences faites aux femmes serait présenté en Novembre. Des mesures indispensables quand on sait que dans le monde, une femme sur trois est victime de violences physiques ou sexuelles.
Lutter contre les violences faites aux femmes, c’est punir les agresseurs et les empêcher de récidiver. Mais c’est aussi apporter des réponses individualisées aux victimes pour leur permettre de se donner un nouveau départ. Le rôle du médecin est alors déterminant étant le premier interlocuteur des victimes qui décident de mettre des mots sur ce qu’elles vivent ou ont vécu. Il est le mieux à même de détecter les violences, et c’est pour cela que la formation des médecins est primordiale.
Les soins apportés aux victimes sont de plus en plus pertinents, de mieux en mieux adaptés. Il s’agit de les diffuser, pour qu’ils soient de plus en plus connus. L’objectif est clair : faire en sorte qu’une victime de violences puisse s’inscrire, rapidement et sans frais, dans un protocole de soins établi pour elle. Parce que toutes les victimes sont différentes, il est important de leur proposer un protocole de soins personnalisé. Cela a d’autant plus de sens qu’une victime qui bénéficie de soins est plus forte pour affronter les étapes de son parcours judiciaire, souvent long et douloureux.
En plus du nouveau plan triennal de lutte contre les violences faites aux femmes, le projet de loi sur l’égalité entre les femmes et les hommes, qui doit être discuté fin Septembre au Sénat, comporte un volet sur la protection des femmes contre les violences, avec notamment la possibilité pour la justice d’imposer à leurs agresseurs de suivre des stages de responsabilisation, en complément des peines prononcées.