Extrait de mon discours:
« Plus de cinquante années sont déjà passées. C’était il y a si longtemps, diront les fils et petits-fils Harkis. C’était hier, diront ceux d’entre vous qui ont pris le bateau depuis Mers-el-Kébir, le 9 juin 1962, sous la protection de la Demi-Brigade de Fusiliers Marins.
Ce n’était pas seulement faire ses adieux à Nemours et à sa région, c’était aussi quitter la terre qui vous avez vue naître, pour ne plus jamais revenir. Et le savoir.
On imagine avec peine ce déracinement précipité, d’une côte de la Méditerranée à l’autre, relevant tant du périple individuel que collectif. Six cents cinquante passagers qui furent rejoints par un nouveau-né durant la traversée, symbole du lien qui unissait l’ici et le là-bas, le passé et le futur, le connu et l’altérité (…)
(…) Voilà ce en quoi nombre d’entre vous, militaires et Harkis, ont cru et croit encore. L’idée d’une France droite, juste et protectrice pour laquelle tant ont donné leur vie se devait d’être concrétisée. Accueillir, chérir et intégrer les enfants de la France, nés ici, ou là-bas. Les accompagner dans ce voyage physique mais aussi affectif, autant d’années qu’il le faudra, pour que ces hommes et femmes regardent devant eux et y voient un avenir à désirer (…)
(…)Je voulais saisir l’occasion d’un tel évènement pour remercier chaleureusement toutes les personnes qui ont contribué hier, et contribuent aujourd’hui, à la construction perpétuelle de cet avenir. »