Nouveaux indicateurs de richesse : le Gouvernement publie son rapport

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Si chacun s’accorde sur la nécessité d’un retour à la croissance, celle-ci n’est calculée qu’à partir du seul PIB. Cela ne permet pas de prendre en compte des facteurs qui, à court ou long terme, sont destructeurs de croissance : bulles spéculatives, catastrophes industrielles ou environnementales dues à une insuffisante prise en compte du développement durable, inégalités sociales, espérance de vie en bonne santé de la population…

C’est pourquoi il faut développer des indicateurs permettant de mesurer le développement économique durable, pour que les économies adoptant des modèles respectueux des hommes et de l’environnement ne soient pas pénalisées mais au contraire récompensées.

La loi prévoit désormais que le Gouvernement publie chaque année un rapport sur dix nouveaux indicateurs de richesse : taux d’emploi, effort de recherche, endettement, espérance de vie en bonne santé, satisfaction dans la vie, inégalités de revenus, pauvreté en conditions de vie, sorties précoces du système scolaire, empreinte carbone, et artificialisation des sols.

Le premier rapport sur les « nouveaux indicateurs de richesse » a été publié le mardi 27 octobre.

Le texte présente l’évolution, sur les années passées, de nouveaux indicateurs de richesse, ainsi qu’une évaluation qualitative ou quantitative de l’impact des principales réformes engagées au regard de ces indicateurs et de l’évolution du PIB.

Le choix des 10 indicateurs retenu s’est appuyé sur une consultation citoyenne organisée par France Stratégie et le Conseil Economique, Social et Environnemental. Ceci donne une légitimité démocratique aux indicateurs mais aussi une certaine forme d’indépendance : le gouvernement n’a pas sélectionné les indicateurs qui lui convenaient avant tout. Le gouvernement s’est attaché à respecter les travaux du CESE et de France Stratégie, et a sélectionné des indicateurs fiables, et comparables au niveau européen.

Le rapport évalue ainsi 6 réformes majeures en cours de mise en œuvre :

  • le volet entreprise du pacte de compétitivité ;
  • la prime d’activité ;
  • le plan Très Haut Débit ;
  • le plan pauvreté ;
  • la réforme du collège ;
  • la loi de transition énergétique.

Ces réformes sont loin de décrire l’action du gouvernement dans son intégralité, mais donnent une vue d’ensemble de son action, dans tous les domaines. Des évaluations qualitatives ont été faites, et lorsque c’est possible des évaluations quantitatives ont été réalisées, notamment en termes de PIB, d’emploi, de réduction des inégalités et de la pauvreté.

Ce rapport montre que la France a des atouts : pour 6 indicateurs sur 10, la situation du pays est globalement meilleure que la moyenne européenne. En particulier, la France est significativement meilleure que la moyenne européenne s’agissant du taux de sortie précoce du système scolaire ; du taux de pauvreté ; du taux de dépenses de R&D ; de l’espérance de vie en bonne santé ; des inégalités de revenu ; de l’empreinte carbone.

Il s’agit là d’un premier exercice, qui fera l’objet d’un débat parlementaire d’ici fin novembre. La date en sera fixée prochainement.

Avec ce rapport, nous faisons un premier pas qui va dans le bon sens. L’objectif reste toutefois de pouvoir, à terme, intégrer pleinement ces indicateurs dans le calcul de la croissance au niveau français et européen.

Retrouvez en ligne l’intégralité du rapport :

http://www.gouvernement.fr/sites/default/files/liseuse/5711/master/index.htm