Lutte contre le système prostitutionnel : adoption de la proposition de loi

Ce mercredi 4 décembre, à 268 voix pour, nous avons adopté, à l’Assemblée Nationale, la proposition de loi déposée par Bruno LE ROUX, Maud OLIVIER et Catherine COUTELLE, visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel. À travers l’adoption de ce texte, la France s’emploie à faire reculer un phénomène qui constitue l’une des formes les plus graves de violences de genre, et invite à la construction d’une société dans laquelle l’idée que le corps d’un autre ne s’achète pas.

5e pays dans le monde à franchir cette étape historique, la France affirme son refus de considérer la prostitution comme une fatalité et pose un solide obstacle aux proxénètes et au développement des réseaux mafieux. Car il s’agit avant tout d’un acte sexuel imposé par l’argent et l’abus de situations de vulnérabilité et de précarité. Quand on sait que 90% des personnes qui se prostituent sont d’origine étrangère, on comprend que la prostitution, aujourd’hui, est fortement liée à la traite d’êtres humains, à l’esclavage moderne. Les femmes, une fois arrivées en France, doivent rembourser aux réseaux criminels le coût de leur immigration. Pour réunir cette importante somme d’argent, elles sont souvent contraintes, par la violence, à se prostituer.

Si la responsabilisation des clients et la création d’une interdiction d’achat d’acte sexuel ont largement été médiatisées, je tiens à rappeler que la proposition de loi vise aussi et surtout à améliorer la prise en charge des personnes prostituées, en leur proposant un parcours de sortie (article 3). Elle sera examinée au Sénat début 2014.