La culture ouvrière des anciens verriers de Labégude

Etre Députée de la circonscription dans laquelle on a grandi, c’est parcourir, jour après jour, un territoire que l’on aime ; c’est redécouvrir des lieux que l’on a déjà foulés durant son enfance ; c’est recroiser des personnes que l’on n’a pas vues depuis des années… Toutes ces rencontres qui font resurgir des souvenirs plus ou moins lointains, souvent chargés d’émotion, ces madeleines de Proust qui, sans cesse, nous rappellent d’où l’on vient.

C’est exactement ce que j’ai ressenti samedi dernier, lorsque j’ai participé à l’Assemblée générale de l’Amicale des anciens verriers de Labégude. Un moment convivial et chaleureux qui m’a permis de revoir des visages amicaux, de saluer des personnes qui me sont chères et de prendre des nouvelles de leur famille.

L’occasion également de leur témoigner, une nouvelle fois, tout le respect que j’ai pour eux, pour leur force et leur engagement. Ces femmes et ces hommes qui se sont toujours impliqués dans leur travail et qui, au-delà de l’activité professionnelle, ont fait preuve d’un réel engagement humain. Ces travailleurs qui n’ont jamais renié leur tâche, fiers de leur métier, viscéralement attachés à leur terroir. Ces Ardéchois dont le savoir-faire autant que l’humilité ne sont plus à prouver.

En dépit des mutations économiques et sociologiques, des bouleversements intervenus dans le monde du travail, de la précarisation de l’emploi et des délocalisations trop nombreuses, l’industrie des verriers perdure encore. Et si elle est toujours présente sur notre territoire, c’est parce qu’elle a su s’adapter aux évolutions, tout en préservant ses emplois.

Oui, le contexte a bien changé. Pourtant, la culture ouvrière, elle, reste sur pied. Constitutive de l’identité de bon nombre de travailleurs ardéchois, elle a forgé les caractères au fil des générations. Cette culture ouvrière, à travers ses valeurs, guide mon action. De l’Ardèche à l’Assemblée Nationale, jamais elle ne me quitte.

Crédits photo : Antoine Picard