L’observatoire de la laïcité a été installé lundi 8 avril, six ans après la publication du décret annonçant sa création. Jean-Louis Bianco, ancien ministre et député, conseiller d’Etat honoraire, en assurera la présidence.
La laïcité est depuis plus d’un siècle un pilier du pacte républicain, une référence commune, un cadre collectif. La laïcité, c’est la liberté de conscience, donc la liberté religieuse dans le respect des droits pour toutes les religions, pour toutes les croyances, de se pratiquer dans le respect réciproque.
Faire vivre la laïcité, ce n’est pas seulement la protéger, la préserver. C’est lui donner les moyens d’évoluer, et de répondre aux mutations de la société.
Plusieurs missions ont été assignées à l’observatoire de la laïcité :
– L’observatoire favorisera l’information et répondra aux interrogations des élus, agents publics et privés, et représentants des cultes sur la portée du principe de laïcité. Il aura une véritable fonction de soutien et de conseil pour les instances qui en ont besoin, et en premier lieu l’Etat ;
– Il assurera la transmission de ce principe via l’éducation : une mission a été confiée en ce sens en octobre 2012 à Alain Bergougnioux et Laurence Loeffel, qui intègrent aujourd’hui l’observatoire, ainsi qu’à Rémy Schwartz, pour définir les programmes portant sur l’enseignement de la morale laïque à partir de la rentrée 2013. Ils remettront un rapport au cours du mois d’avril, à partir duquel le Conseil supérieur des Programmes travaillera à l’élaboration des contenus de ce nouvel enseignement. L’observatoire devra être étroitement associé à ces travaux et surtout assurer leur
suivi. En parallèle, le 11 décembre 2012, le ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, a annoncé que la charte de la laïcité dans les services publics serait adaptée aux établissements scolaires.
Elle rendra la notion de laïcité accessible et concrète pour les élèves. Elle devra être affichée et pourra être jointe aux règlements intérieurs des établissements. Cette charte, prévue pour la rentrée 2013, sera soumise à l’examen de l’observatoire.
– L’observatoire constituera également une force de proposition. Aujourd’hui, elle est une frontière entre ce qui relève de l’intime, qui doit être protégé, et ce qui appartient à la sphère publique qui doit être préservé. Et comme toute frontière, il n’est pas toujours aisé de la tracer. L’arrêt rendu par la Cour de cassation sur la crèche Baby Loup, a soulevé la question de la définition et de l’encadrement de la laïcité dans les structures privées qui assurent une mission d’accueil des enfants. Le Président de la République a donc demandé à l’observatoire d’émettre rapidement, en lien avec le Défenseur des droits et en tenant compte des consultations que le Premier ministre aura faites avec l’ensemble des groupes parlementaires, des propositions sur ce point.
– Enfin, l’observatoire devra remettre au Parlement, tous les ans, un rapport dressant l’état des lieux du respect du principe de laïcité en France. Il aura la responsabilité d’alerter les pouvoirs publics chaque fois qu’une menace à l’encontre de la laïcité sera observée.
Notre pays a besoin d’apaisement et de clarté. L’observatoire aura un rôle majeur à jouer en ce sens. Par son approche objective et transpartisane, il devra permettre d’assurer les conditions d’un dialogue serein et constructif. La laïcité est avant tout un principe et de liberté et de cohésion .