A Lagorce, le versasoie a été inauguré

À l’instar des Cévennes, l’Ardèche méridionale a toujours fait partie des régions les plus séricicoles de France. La commune de Lagorce figure parmi ces territoires ruraux façonnés pour « éduquer » ces chenilles domestiquées, pourvoyeuses de soie. Le bâtiment qui accueille le musée-magnanerie témoigne de cette histoire. Il fût construit au début du XIXe siècle pour accueillir des éducations de vers à soie, les traits dominants de son architecture révèlent encore cette spécificité.

Racheté par la mairie de Lagorce en 2001, il accueille alors le site muséal de « Ma Magnanerie » qui était installé depuis les années 1960 à Vallon, et retrouve ainsi sa vocation d’origine. L’activité démarre en 2002, d’abord sous forme associative, puis par gestion communale. Le musée-magnanerie accueille alors chaque saison (d’avril à octobre) environ 12 000 visiteurs.

Mais, la vétusté du bâtiment, l’absence de scénographie et la difficulté à maintenir un élevage de vers à soie dans de bonnes conditions ne permettaient  plus  la  poursuite de l’activité.  En 2008, la commune s’engage alors dans un projet de requalification du musée en croisant les enjeux de développement touristique avec les critères architecturaux, environnementaux et muséographiques.  L’objectif est d’aboutir à un site muséal qui, sur cette thématique, n’aurait pas d’équivalent en France.

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Jusqu’à la réfection de la toiture en 2012, le bâtiment n’avait bénéficié d’aucuns travaux de réhabilitation, il a donc fallu procéder à la mise aux normes des équipements et  permettre l’accessibilité à tous les publics. Une opération qui a nécessité la fermeture du musée depuis cette date.

Aujourd’hui  ce sont près de 70% des travaux qui ont été réalisés (80% sur le bâtiment, 50% sur l’aménagement scénographique) soit environ 900 000 euros affectés à la rénovation du bâtiment (gros œuvre, second œuvre, accessibilité…), et 440 000 euros, pour les autres aménagements (accueil, scénographie…). Ce sont ces travaux que nous avons inaugurés Samedi 18 juillet dernier.

Un projet soutenu financièrement par l’Etat, la  Région Rhône-Alpes, sur le  Volet territorial mais aussi sur le Contrat de Tourisme et de Loisirs Adaptés, par le Conseil départemental de l’Ardèche, le Pays de l’Ardèche méridionale et la Communauté de Communes. Des partenaires  auxquels il convient d’ajouter la Fondation du Patrimoine et la Fondation du Crédit Agricole.

Le musée-magnanerie témoigne du « temps de la soie », épopée économique, sociale, technique qui a marqué durablement l’Ardèche. Révéler cette histoire, la replacer dans ses dimensions sociales et culturelles, scientifiques et patrimoniales contribue à mieux faire comprendre l’histoire de notre territoire. Je ne peux que souscrire à cette ambition portée par l’équipe municipale de développer un site patrimonial d’excellence, référent au niveau national.

Je vous invite à découvrir les coulisses de la soie et des vers à soie. De l’oeuf, en passant par la chenille, jusqu’au papillon, le bombyx, c’est toute la chaîne de vie qui nous est présentée. Une visite complétée par des panneaux d’exposition, des documents et de nombreux objets sur l’histoire de la soie en Ardèche.