Vendredi 9 décembre, j’ai passé l’après midi à Vallon Pont d’Arc avec Hervé Saulignac, Président du Département de l’Ardèche, de Laurent Ughetto et Laurence Allefresde Conseillers Départementaux du canton et de nombreuses personnalités pour participer à plusieurs manifestations.
A l’invitation de Christine Malfoy, Présidente du Syndicat mixte de Gestion des Gorges de l’Ardèche (SGGA), nous avons tout d’abord visité le chantier du nouveau parking et de l’espace d’accueil sur le site de l’ancien camping Tourre, dans le cadre de l’Opération Grand Site Combe d’Arc (OGS).
L’objectif est de rendre au Pont d’Arc, deuxième site naturel le plus fréquenté d’Auvergne-Rhône-Alpes après le Mont Blanc et « souffrant » de son succès touristique, un écrin le plus naturel possible, et ce en lien avec le classement Unesco de la grotte Chauvet. Quatre axes majeurs ont été identifiés: rouvrir le paysage, maîtriser les impacts de fréquentation, requalifier les entrées du site, donner du sens à la visite.
Le coût global de l’OGS : 10 millions d’euros sur cinq ans dont 1 230 331 € HT pour l’aménagement de l’aire d’accueil et de stationnement en comprenant le bâtiment. Le SGGA est chargé d’animer la mise en œuvre partenariale à laquelle participent le Département, la communauté de communes des Gorges de l’Ardèche, la commune de Vallon, la Région et l’État.
Après le dégagement des vues sur le Pont d’Arc par la suppression de la végétation au cours de l’hiver dernier, l’Opération Grand Site du Pont d’Arc est donc entrée dans sa deuxième phase avec la création du nouveau parking et espace d’accueil sur le site de l’ancien camping Tourre. Cet aménagement devrait être achevé fin mars et être opérationnel pour le démarrage de la prochaine saison touristique.
Puis, dans un tout autre registre, c’est non sans une certaine émotion que je suis me suis rendue au Collège Henri Ageron pour assister à l’hommage rendu à Stéphane Alaize, qui était Professeur de Français dans cet établissement et décédé accidentellement en mai 2014, avec le dévoilement d’une plaque à la salle du Conseil d’administration qui portera désormais son nom et ce, en présence de sa famille, de nombreux amis, collègues, élèves et personnalités.
Une salle et un établissement qu’il n’a malheureusement pas eu l’occasion de connaître puisque le nouveau collège n’était pas encore construit au moment de sa tragique disparition. Un choix qui rend d’autant plus fort la décision qui a été prise par le Conseil d’Administration sur proposition de l’équipe enseignante et éducative, et avec l’accord du Conseil Départemental de l’Ardèche.
Il était important pour moi d’être présente pour honorer la mémoire d’un homme, d’une personnalité qui a marqué cet établissement et plus largement notre territoire qu’il a servi avec passion et dévouement, des années durant.
Conseiller général, Maire, Député, Enseignant, métier qu’il avait repris après avoir mis sa vie politique entre parenthèse, Stéphane Alaize s’est attaché, dans tous ses mandats et fonctions, à agir au nom de l’intérêt général, du service public et du bien commun. C’était là sa droiture, son exigence et sa fidélité aux valeurs qu’il avait reçues.
Homme politique pendant de nombreuses années, il appelait de ses vœux une « nouvelle société », « plus juste », « plus solidaire » et « plus fraternelle ». Il était connu pour sa sincérité et parfois même son franc parler. Il croyait en ce qu’il faisait et ne lâchait rien. Ses mandats, c’est ainsi qu’il les a exercés. Il préférait aller jusqu’au bout, être fidèle à ses idées et jamais renoncer, tranquille avec sa conscience. Son engagement en politique était celui d’un homme de valeurs. Celles d’un humaniste, et celles d’un enseignant également.
L’enseignant, Stéphane Alaize était très soucieux de ses élèves et de leur éducation, mais aussi de ses collègues, auprès desquels il mettait en œuvre sa gentillesse, sa bienveillance, son humour joyeux et ses convictions humanistes exigeantes. Il était très apprécié, et même aimé, comme l’ont montré les nombreux témoignages exprimés au moment de sa disparition ou encore lors de cet hommage.
Toutes celles et ceux qui ont eu l’occasion de le côtoyer, et ce fût mon cas à la fois professionnellement ayant enseigné ensemble au Lycée Marcel Gimond ou en politique, il était à mes cotés pour célébrer mon élection le 17 juin 2012 après m’avoir encouragée et aidée durant la campagne, ont de lui le souvenir d’un homme d’une vaste culture, mais aussi d’une grande gentillesse. Des qualités de cœur et d’esprit, qui ont rendu cette cérémonie particulièrement émouvante et chaleureuse à la fois. Un hommage fraternel et humain à l’image de l’homme qu’il était.
D’un hommage rendu à un homme de lettres et de culture à la mise en valeur d’une œuvre culturelle au Collège Henri Ageron, la transition était toute trouvée. C’est ainsi qu’en clôture d’une après midi vallonaise particulièrement riche et variée, j’ai participé à l’inauguration de l’œuvre intitulée « A mains levées… » de l’artiste Viviane Rabaud réalisée dans le cadre du 1% artistique.
Une œuvre qui est l’aboutissement d’un appel à candidature engagé en 2014. Sur proposition du comité artistique, le Département a souhaité que cette commande d’œuvre d’art soit assortie d’une démarche incluant les bénéficiaires. Le projet a donné lieu à un vote unanime compte tenu de l’originalité de la démarche et de la large participation des élèves induite par l’artiste.
Viviane Rabaud a souhaité travaillé sur l’identité du collège en proposant une mise en contexte de sa démarche artistique qui consiste à travailler le fil textile et la parole. Elle est partie du texte de la Charte de Mondialisation adopté le 30 juillet 1954 et des couleurs de son monument installé devant la Mairie. Il s’agissait à l’époque de se prémunir d’une nouvelle guerre et d’appeler les peuples au dialogue.
Le principe d’une résidence de l’artiste dans le collège ayant été approuvé notamment par le principal, elle a a passé deux mois sur place à rencontrer l’ensemble des élèves et mener une enquête sous forme d’ateliers permettant de libérer la parole des élèves par l’aspect ludique d’un travail manuel relevant habituellement du domaine des loisirs. Les échanges enregistrés ont constitué le principal matériau de l’œuvre. Les phrases retenues par l’artiste ont été soumises à validation avant publication puis ont été écrites sur des plaques émaillées de couleur et disposées sur la façade du collège…
L’œuvre réalisée témoigne du bien-fondé de cette démarche par sa justesse, son acceptation par l’ensemble du collège. Elle restitue une identité collective tout en respectant la parole individuelle, affirme le collège comme lieu de transformation, de passage entre l’enfance et l’adolescence. Le montant de la réalisation est de 60 983 € TTC et comprend les honoraires de l’artiste, le montant de conception, de réalisation de la commande, les charges sociales et les frais d’un bureau de contrôle. La Direction régionale des affaires culturelles Auvergne Rhône Alpes, le Ministère de la Culture et de la Communication ont accompagné le département dans cette opération.
Le dispositif du 1% artistique contribue activement à soutenir la création contemporaine et à construire le patrimoine de demain. Il constitue un fantastique outil d’élargissement des publics et d’offre de l’art contemporain sur les territoires. Il permet également d’atteindre un public non familier des lieux spécialisés et des musées et offre à des artistes la possibilité de réaliser des œuvres originales pour les collèges.
Le Département de L’Ardèche mène une politique volontariste de commande d’œuvres d’art dans le cadre du « 1% artistique » à l’occasion des constructions départementales. Il a décidé notamment d’appliquer cette procédure dans l’ensemble des collèges construits ou reconstruits. Par là-même, il affirme son soutien à la création contemporaine et l’importance de la présence de l’art dans l’espace public en le rendant accessible au plus grand nombre.