Débauche d’énergie (solaire) à l’aérodrome de Lanas !

Ce jeudi, je me suis rendue à l’aérodrome de Lanas situé sur mon canton, qui constitue un équipement économique et touristique structurant majeur et géographiquement central du territoire ardéchois.

Seul aéroport au cœur de l’Ardèche Méridionale, il participe à la fois au désenclavement du territoire, au développement de la protection civile notamment contre les feux de forêts, au dynamisme des activités aéronautiques économiques et touristiques. La longueur de la piste et sa résistance permettent l’atterrissage d’avions de transport de passagers d’environ 50 places. Des avions de transport militaires de 60 tonnes se posent régulièrement pour l’entraînement des pilotes. Au total, l’aéroport a environ 12 000 mouvements par an.

J’ai visité l’entreprise Air- Création, installée en Ardèche depuis 1982. Elle est aujourd’hui leader mondial sur le marché des ULM de type Pendulaire (Deltaplanes Motorisés).

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La passion qui anime ses fondateurs, Jean-Yves Le Bihan et Gilles Bru (aujourd’hui respectivement Gérant et Directeur R&D), est à l’origine d’une progression remarquable au fil des ans. L’entreprise qui, en 2017, compte 22 salariés a déjà produit plus de 7200 appareils. J’ai eu le plaisir d’observer les postes de couture des voiles, un travail exercé avec une remarquable minutie :

IMG_6374En compagnie d’Antoine SANTOS, Directeur du Syndicat Départemental de l’Equipement et de l’Aménagement (SDEA), acteur incontournable de l’aménagement de l’Ardèche et propriétaire du site, de Max CHAZE, Vice-président du SDEA en charge de l’aménagement de l’aérodrome, et de Laurent UGHETTO, 1er Vice-président du Conseil départemental, j’ai visité le projet de centrale photovoltaïque qui va être construit sur le site.

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En 2009, le SDEA a lancé un appel d’offre pour gérer la conception, la construction et l’exploitation de l’énergie radiative du soleil sur l’aérodrome. Dhamma Energy, société française assurant la définition, le développement, le financement, la construction et l’exploitation de projets photovoltaïques a été retenue puis a avec succès candidaté à l’appel d’offres CRE 3 mis en œuvre par le Ministère de l’Environnement en décembre 2015.

Le projet, qui devrait être finalisé dans les prochains mois, consiste en une centrale photovoltaïque au sol, disposant de panneaux orientables (de fabrication française), d’une puissance d‘environ 12 MWc (soit l’équivalent de la consommation électrique annuelle de 7 000 foyers et l’évitement du rejet de 1 600 tonnes de C02 par an), sur une surface d’environ 21.6 ha. Ce sera la plus grande ferme photovoltaïque de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

La durée de vie de la centrale solaire sera de 30 ans. La remise en état du site se fera à l’expiration du bail, et consistera en une évacuation des équipements et installations liés à l’exploitation, puis en une remise en état afin que le site soit dans l’état physique initial et retrouve sa fonctionnalité précédente. Le démantèlement en fin d’exploitation se fera en fonction de la future utilisation du terrain. Ainsi, il est possible qu’à la fin de vie des modules, ceux-ci soient simplement remplacés par des modules de dernière génération ou que la centrale soit reconstruite avec une nouvelle technologie solaire, ou bien que les terres redeviennent vierges de tout aménagement.

Ce projet est une manne financière importante pour le Conseil départemental de l’Ardèche et pour la Communauté de Communes des Gorges de l’Ardèche. Les installations photovoltaïques sont en effet soumises à une imposition forfaitaire nommée IFER (Imposition Forfaitaire sur les Entreprises de Réseaux d’énergie) dont le montant est estimé à 84 000 € environ par an réparti à 50 % entre l’intercommunalité et le département. Par ailleurs, le SDEA recevra 50 000 € annuels pour la location du terrain, qui sera réalloué à l’entretien de la plateforme aéronautique.

Les impacts potentiellements négatifs ont été par ailleurs largement traités et des réponses y ont été apportées :

  • Les mesures environnementales compensatoires ont été définies en concertation avec l’ensemble des acteurs locaux et notamment l’association FRAPNA de l’Ardèche. Pour compenser l’impact de l’emprise au sol, le SDEA a proposé de mettre en œuvre la gestion écologique d’une zone de 70 hectares au sud de l’aérodrome (alors que la loi n’en imposait que 35 hectares), au sein du patrimoine foncier détenu par le SDEA.
  • La piste ULM originale sera aussi déplacée et allongée à 350m. Elle respectera à la fois les contraintes réglementaires liées à la sécurité ainsi que les souhaits et contraintes des usagers des infrastructures, notamment l’entreprise Ardèche U.L.M (école de pilotage et baptêmes de l’air en U.L.M et paramoteur) qui disposera d’un nouveau hangar plus grand, performant et accessible aux personnes handicapées.

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Enfin le projet créera aussi de l’emploi local, pour effecteur l’entretien des installations et pour la gestion pastorale de la zone compensatoire (le choix de faire pâturer des ovins pour assurer l’entretien du parc participe au maintien de l’élevage sur le territoire tout en contribuant à la fois à réduire les risques d’incendie et à maintenir des milieux naturels ouverts avec une biodiversité élevée).

J’ai soutenu ce projet photovoltaïque auprès du Ministère de l’Environnement, et me félicite du développement des énergies renouvelables sur notre territoire.

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