Sabine BUIS
Députée de l’Ardèche
Conseillère départementale
Communiqué de Presse (27/5/2016)
Tribune : Quelle place pour le Centre Hospitalier d’Ardèche Méridionale (CHARME)
dans le futur Groupement Hospitalier de Territoire (GHT) ?
La loi Santé du 26 janvier 2016 se donne comme objectif de renforcer la prévention, l’organisation des soins de proximité et le développement des droits des patients. A cet effet, elle prévoit la création de Groupements Hospitaliers de Territoires afin d’organiser les conditions d’une prise en charge des patients tout à la fois graduée et de qualité. Pour l’Ardèche méridionale, l’Agence Régionale de Santé (ARS) propose un groupement hospitalier à partir des établissements d’Aubenas, de Privas et de Montélimar. Le 1er juillet 2016, le périmètre doit être arrêté.
Le Conseil de surveillance du Centre Hospitalier d’Ardèche Méridionale (CHARME) privilégie un GHT uniquement constitué d’hôpitaux ardéchois pour positionner l’établissement en hôpital support. Un établissement dit « support » assure, pour le compte des établissements membres, la gestion d’un système d’information, celle d’un département de l’information médicale de territoire, la fonction achats ainsi que la coordination des instituts et écoles de formation paramédicale et des fonctions de Ressources Humaines.
En ma qualité de parlementaire et de représentante du Département de l’Ardèche au Conseil de Surveillance du CHARME, j’ai souhaité être à l’écoute de tous avant de prendre position. J’ai ainsi rencontré à plusieurs reprises le Président, le Directeur, les représentants des médecins, ainsi que des salariés.
Le choix définitif du périmètre du groupement, ainsi bien entendu que de l’hôpital support, sera soumis au vote dans l’ensemble des Conseils de surveillance des 12 établissements concernés en Drôme Ardèche.
Mes nombreuses rencontres ont mis en lumière des analyses et interprétations très différentes entre les trois centres hospitaliers (Privas, Aubenas et Montélimar), d’une part, et l’ensemble des hôpitaux locaux, d’autre part.
Comme souvent je fais le constat que le dialogue a été insuffisant et que la concertation n’a pas été respectée.
J’ai donc pris l’initiative d’inviter Madame Véronique WALLON, Directrice Générale de l’ARS, à venir échanger en Ardèche avec l’ensemble des acteurs concernés. Je me félicite que cette dernière ait accepté mon invitation et souhaite que la journée de rencontre prévue le 2 juin prochain puisse être constructive.
J’ai également demandé à Hervé SAULIGNAC, Président du Conseil départemental, de recevoir les membres du Conseil de Surveillance du CHARME.
Il y a des sujets dont l’enjeu est tel que l’on ne peut laisser aucune place à la politique politicienne. Celui de l’avenir de l’hôpital d’Aubenas en est un. Les usagers, les salariés, le corps médical ne supporteraient pas que l’on ne soit pas en mesure de rechercher le meilleur pour cet établissement.
La question de la santé est prioritaire à mes yeux. Beaucoup a été fait ces dernières années pour conforter l’offre de soin du CHARME (dont le renouvellement de la néonatalogie pour 5 ans), assurer la pérennité des hôpitaux locaux et renforcer la présence des médecins libéraux (7 maisons de santé créées depuis 2011).
Les nouvelles mesures pour garantir l’accès aux soins sur tout le territoire et favoriser l’exercice médical à l’hôpital public, annoncées vendredi 20 mai lors du Comité Interministériel aux Ruralités qui s’est tenu en Ardèche, vont encore permettre de conforter cette ambition.
Ainsi, les jeunes médecins seront encouragés à exercer à l’Hôpital public dans les zones peu denses par l’octroi d’une prime d’engagement pour cinq ans dans des hôpitaux en territoires fragiles. Ils auront aussi la possibilité d’un exercice partagé entre la ville et l’hôpital, ou entre un hôpital de proximité et un centre hospitalier universitaire. Par ailleurs, une prime d’exercice territorial sera créée pour les médecins qui s’engagent dans la mise en œuvre d’un projet médical partagé afin de conforter les groupements hospitaliers de territoire.
A l’occasion de la visite de la Directrice Générale de l’ARS, le 2 juin prochain, je réaffirmerai mon souhait que le CHARME puisse être l’hôpital support. Mais pour cela il conviendra de convaincre les autres parties prenantes à la décision à savoir les hôpitaux drômois et ardéchois. Nous avons des arguments sérieux, notamment ceux mis en avant par le corps médical. Nous devrons être persuasifs et dans le même temps à l’écoute des réticences et arguments des autres acteurs.
Je fais le vœu que l’intelligence collective permette de dégager la meilleure solution pour l’Ardèche méridionale.
